Un dimanche à la boucherie

La pédale 73, en tant que regroupement de cyclistes esthètes se devait de ne pas louper son entrée (et peut être sa sortie) dans le monde de la compétition.

 

Durant l’hiver la nouvelle tombe. L’étape du tour sera titanesque, alpestre et décroche mâchoire ! Il n’en faut pas plus pour séduire les 2 uniques membres de la pédale.

 

Les frères respectifs des 2 pédaliers veulent également relever le défi… Soit !

 

Coté chiffre, on est donc sur du costaud… 150 Km 5000 m de D+. La pédale 73 aime les chiffres qui claquent, c’est parfait !

 

Coté préparation, les stratégies sont différentes. Tandis qu’un des membres de la pédale 73 passe l’hiver à pédaler dans sa chambre en écoutant du David Guetta devant des vidéos de Pantani, son acolyte qui n’a rien compris tourne autour d’une piste de 400 m en courant…

 

Au final, Fabrice se présente sur la ligne de départ avec un joli 2000 Km et 40000 m de dèv au compteur contre 150 Km et 3000 m de dèv pour le second membre de la pédale…

 

Dimanche 8/07, nous sommes trois sur la ligne de départ, le frère de Fabrice ayant piteusement renoncé à tenter l’exploit. Mon frère est là, moins que serein, mais là.

 

Il pleut… Fait chier !

 

7h05, je m’élance avec les autres abrutis de la pédale du SAS N° 2. Fabrice et mon frère sont dans le 6. Tout de suite, les salauds mettent en route leur assistance électrique camouflée. Je me retourne, putain, c’est la voiture balais. Merde !

 

Enfin, après une vingtaine de bornes, nous attaquons les premières pentes de la madeleine. Le terrain de jeu de la pédale est là. Il fait encore un temps de grande Bretagne, mais il ne pleut plus. Je monte cette première difficulté à ma main, sans y laisser trop de cartouches. Mais y a rien à faire, un col de 25 bornes et 1600 m de dèv, même en le montant à ta main ça te tarte le vaste interne. Je bascule en 1h58.

 

Fabrice, avec qui un duel à distance est maintenant enclenché grimpe la madeleine en 1h50. Je justifie cette écart somme toute incroyable par un arrêt juste après le bipage au pied (3min), un arrêt pipi pendant (5 min, c’était un gros pipi) un arrêt au stand juste avant le pointage au sommet (3 min). En réalité j’ai donc mis 1h47, 3 minutes dans les dents, bim !!!

 

La descente de la Madeleine s’apparente à un suicide collectif. Des avions de chasses me déposent de tous les côtés en mode chute libre sur la route mouillée. Ces gens-là sont sans doute des dépressifs à un stade avance.

 

 

Après cette entrée somme toute bien copieuse… Le plat !  On n’est pas vraiment sur du plat type « légume vapeur – filet de flétan ». On est plutôt sur un bon gros cassoulet sauce choucroute. Le Glandon quoi. 17 km, aucun répit, un final que mon Kangoo ne saurait gravir.

 

 

Bizarrement, ça taquine moins de la pédale que dans les premières pentes de la madeleine. Ça discute également beaucoup moins. C’est dans ce type d’effort qu’un membre de la pédale 73 tire son épingle du jeu. Plus je me rapproche du sommet plus je reprends du monde. Les 3 derniers kilomètres sont une véritable boucherie, un combat de rue. On prend plus de 300 mètre de dénivelé en 5 coups de pédales. Les derniers virages seront d’ailleurs fatals à pas mal de participants… Triste spectacle que de voir ces vélos à 5000€ poussés lamentablement par un cycliste en chaussette sur le bitume brulant. Bref, je leur jette des cailloux et passe le col. La croix de fer est rapidement atteinte par une longue rampe de 3 km. Coté duel interne à la pédale, Fabrice coche le Glandon en 1h48 contre 1h52 en ce qui me concerne. Cette fois si, aucune excuse, j’ai tout donné. Respect ! On était sur du décroche mâchoire hors catégorie.

 

 

Après une telle orgie, un petit trou normand s’impose avant le dessert. Bim, le col du Mollard. Un putain de raidillon de 6 Km à 7 % de moyenne. Celui-là me fait mal. Il fait chaud,  je commence à en avoir plein les pattes et plein le cul. Fabrice me met une correction, 29 minutes contre 33 minutes pour ma pomme.

 

Descente à 150 Km/h sur Saint Jean de Maurienne, une pique dans l’avant-bras gauche et j’attaque le dessert, une pièce montée. La Toussuire !

 

18 km gravit sur les nerfs, au mental. Dès les premiers kilomètres, certains marchent, d’autres pleurent, d’autres encore crient « maman !!!». Putain, hors de question que je foute pied à terre.  On a de la fierté dans la pédale ! Je me transforme en animal décérébré, j’ouvre grand la mâchoire, je monte le son, et je tourne les jambes. A 5 kilomètres de l’arrivée, j’en remets une couche. Putain, un peu trop tôt. Je faiblis un peu avant de pouvoir finir au sprint sur le grand plateau sous les acclamations d’une foule en délire se jetant sur moi.

 

 

Et voilà, LA coche cycliste ! Je peux maintenant arrêter le vélo de route. Fabrice monte la Toussuire en 1h32’30 contre 1h31’57 pour moi. Superbe !

 

Au final, je perds ce duel à distance d’anthologie pour 8 minutes avec 8h39 contre 8h31 pour Fabrice. Au classement ça donne respectivement 1321 et 1211 sur 5688 au départ.

 

Putain, au-delà de nos espérances.

 



09/07/2012
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